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Ma Gwada, dans tous ses recoins
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Ma Gwada, dans tous ses recoins
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26 janvier 2006

Ama MAZAMA

Alors, voilà, j’ai regardé hier soir une de mes émissions favorites : B. World connection. L'émission était consacrée à Mme Ama Mazama. Elle enseigne « les études africaines », depuis 18 ans aux US. C’est une militante du mouvement afrocentrique.ama

Dans ses différents ouvrages, dont « Langues et identités en Guadeloupe »,(1997), ou encore « L’impératif afrocentrique, » elle pose les problèmes de l’identité culturelle noire et de la suprématie blanche.

Pour elle, notre identité de noirs en Guadeloupe est une identité africaine. Pour elle avoir une culture guadeloupéenne ne veut rien dire. La Guadeloupe reste une base, une terre d’accueil. L’Afrique est notre berceau.

Pour elle le créole est une langue africaine et non pas un dérivé du français, comme beaucoup de linguistes le soutiennent. Il faut dire qu’à l’époque des premières études sur le créole, on disait que les esclaves n’avaient pas les capacités physiques (lèvres trop charnues !) pour prononcer les mots de la langue française, que leur cerveau était trop petit !!

Selon, elle toujours, les enseignants ont une grande responsabilité, puisque ce sont eux qui cultivent l’esprit des futures générations. Lorsqu’on vient à parler de la délinquance vécue par la société guadeloupéenne, aujourd’hui, Ama Mazama accuse les parents d’avoir trahi leurs enfants, en acceptant l’éducation des occidentaux, et en oubliant les valeurs africaines.imp_1

Le problème est donc de vivre avec et dans un monde moderne, sans oublier d’où on vient, ce qu’on est.
Les Antillais sont des africains déportés, à qui on impose des règles occidentales de vie occidentale.
Le reportage se poursuit. Elle explique la philosophie africaine. En Afrique, on vit en communion avec la nature. On ne détruit pas la nature. La vie est au cœur de l’africain. L’homme a la responsabilité de perpétuer la vie humaine, animale et végétale.

Elle explique ensuite la philosophie de Marcus Garvey, le père du nationalisme noir. 

Elle conclue enfin sur le fait qu’il faut que nous soyons conscient de la force qui est la notre. Il faut agir en sachant d’où on vient et où on va, être toujours en situation de contrôle.

Et moi, et moi.. Et bien, ça m'a fait pas mal réfléchir tout ça. Donc, ca tombe bien puisque c'est le mois de l'Afrique, en Guadeloue, je vais me renseigner, lire, poser des questions sur ces fameuses traditions africaines qui sont les notres! Suite au prochain post afrocentrique!!

Ma Gwada, côté Afrique !

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Commentaires
T
Je suis content de constater qu'il y a quand même des gens tel que Mme Mazama qui nous rappelle notre vrai identité. Korto n'a rien compris, Geiko par contre a bien compris le propos d'Ama Mazama. Elle ne cherche pas à réduire notre identité à un retour à l'Afrique. Par contre, elle souligne notre lien avec l'Afrique. Moi, j'ai été en Afrique, dans quatre pays, République Centrafricaine, Congo-Brazzaville, Congo-Kinshasa et Bénin. Et j'ai compris d'où nous venait notre accent et la structure de notre langue le créole. Ce sont des choses concrètes, ce ne sont pas des grands principes panafricanistes à deux sous dont il s'agit. Les colons avaient mis des africains de différents dialectes ensemble pour qu'ils ne se communiquent pas. Mais ces africains avaient pour seule structure de phrase, leurs langues tribales ou ethniques. Si bien que quand ils ont pu trouver des mots (en français) pour qualifier des choses, ils les ont structuré dans leurs phrases de la manière dont ils avaient appris leur langue tribale. Quand on entend les africains parler en Afrique, ce qui frappe le plus à l'esprit, c'est que l'on a les mêmes manies. Les tchips quand on est mécontent, déçu, ils le font. Notre gestuelle, ils l'ont. La manière dont les femmes discutent, parlent, elles ont la même chose. Un tas d'expressions sont les mêmes (ri bekeke, bonda, bo-> d'embrasser. Pour ne parler que de ces trois mot qui sont repris par Ama Mazama, ils sont pratiqués couramment dans la région de l'oubangui qui comprend le nord-ouest du Congo-Kinshasa, le nord du Congo-Brazza, toute la République Centrafricaine ainsi que le sud du Caméroun). En traduisant certaines expressions mot à mot, on obtient ce que nous disons exactement ou à quelques petites choses près en créole. J'ai été vraiment frappé et ému. Je regrette tout ce que j'ai dit et pensé des africains. Et puis, je pense qu'on devrait réactualiser nos connaissances de l'Afrique. Il y a la brousse, c'est vrai, il y a aussi plusieurs grandes villes où les gens vivent comme aux Abimes, à Pointe-à-Pitre, à Fort-de-France ou au Lamentin.<br /> Foss!
J
Ouais bof dire que Malcolm X a renoncé à la violence pour la paix me parait être un raccourci un peu facile : le monde n'est pas gentil et tout rose et certaines sont A BUT utiles, car en soit la guerre n'est pas recommandable... Disons plutôt que la découverte d'une culture, en l'occurence Musulmane, avec d'autres valeurs et une acceptation de l'autre avec ses différences, (irais-je jusqu'à dire Melting-Pot?) a permis a Malcolm X de s'ouvrir les yeux et sa conscience, Après son combat, enfin disons son discours était tout autant fort et "cash" envers les Blancs ->qui était contre les noirs<- lié au fait de l'oppression contre les noirs aux USA à l'époque. <br /> <br /> Quand au choix des "souverains", tout est relatif, en effet si le souverain est un dictateur, ou le pays en crise, ou dirigé par des incompétents, qu'en est-il du peuple??... <br /> <br /> Et oui sa fait toujours bien dans les diners de faire le beau pour la paix mais la réalité est autre.<br /> <br /> Quand au discours de cette dame ma fois empreint de "rêve et de réalité" il ne fait, à mon avis que renforcé le communautarisme qui détruit la communauté muslim en France et ailleurs, la culture Gwada est pour moi une culture ouverte et libre, du fait justement de son histoire, tant de souffrance pour "simplement et au final" retourner en Afrique... Oui nos origines sont de là-bas mais pas notre culture qui y est certes bien imprégnés, nous sommes des Caraïbes et nous sommes MELANGES, un mix, un coktail!<br /> <br /> Sinon je viens de découvrir ton blog et vraiment en tant que négropolitain (bon ok j'avoue un peu clair quand même!!) tout coup d'oeil et ta vision du bled me donne envie d'y aller au moins une fois... tant d'année si loin de Karukera... arrrffff la vie en ville... <br /> <br /> Vivement le temps ou toutes nos différences de couleurs de peaux, de Gwada plus "roots" que Madinina, de neg' kont neg', de blanc contre noir, ou de Gwada des îles et Gwada des villes! ;) ne seront qu'un lointain souvenir.<br /> <br /> Peace Keep Y'a Head Up, Foss épi Kouwaj Pou Tout Moun En Péyi La!
G
Pour ma part, je crois quand même à la non violence et à la paix.... Et Malcom X a changé d'opinion aprés son voyage à la Mecque...Et oui,chaque peuple doit pouvoirchoisir souverainement.
2
Ce message est pour certain ...<br /> <br /> <br /> " Nous n’avons besoin de personne pour fixer les règles des combats que nous allons livrer. Nous devons étudier la nature du combat en question, étudier l’ennemi, étudier ce qui se joue contre nous, et ensuite dresser un plan de bataille et mettre au point une stratégie. Alors, on obtiendra des résultats. Mais tant qu’on permettra à un tiers de venir nous dire ce que nous devons faire - et ces gens là n’ont jamais qu’un mot à la bouche : non-violence... paix...il faut aimer tout le monde... mon dieu, pardonne leur car ils ne savent pas ce qu’ils font. Tant qu’on aura droit à ce genre de sornettes, on n’aboutira jamais à rien. "<br /> <br /> - Malcolm X -
G
Oui, bien sur que le panafricanisme est discutable et contestable. Etre guadeloupéen ne se résume pas à être descendant d'esclave.. Non, bien sur qu'il y a autre chose de plus complexe dans cette société mixée. <br /> Mais c'est justement ça qui m'intéresse, dan sle panafricanisme. Comprendre ces sociétés africaines, pour comprendre certaines articulations sociales qui restent vives encore aujourd'hui.Voilà, le discours de Mazama est parfois extrémiste, parfois un peu plus nuancé, et parfois, elle tombe dans le vrai.<br /> A chacun de trouver sa voie dans cette Gwada.
Ma Gwada, dans tous ses recoins
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